Leader pure player, avec un volume d’affaires qui s’élève à 1,2 milliard de dollars en 2020, ManoMano est la référence marketplace B2C dans le secteur du bricolage et du jardinage en Europe. Mais, comment cette place de marché à destination du public français a réussi à s’imposer face à des concurrents comme Amazon, Rue du commerce ou Cdiscount ?
Il était une fois ManoMano et ses nombreuses levées de fonds
En 2013, ManoMano voit le jour sous le nom de MonEchelle.fr grâce à une levée de fonds de 300 000 euros. Fondée par Christian Raisson et Philippe de Chanville, l’équipe ManoMano était composée de 9 employés à son lancement et comptait déjà 30 000 références. Un an plus tard, elle opère une deuxième levée de fonds de 2 millions d’euros, signe que la marketplace est sur une pente ascendante.
En 2016, une levée de fonds de 13 millions d’euro auprès de 4 investisseurs : le fonds Ambition Numérique géré par Bpifrance, CM-CIC Capital Privé, Partech Ventures et Piton Capital, a permis à ManoMano d’améliorer son service auprès de sa cible française et d’étendre son marché à d’autres pays.
En 2017, a lieu sa 3ème levée de fonds et non la dernière d’un montant de 60 millions d’euros !
En 2019, la plateforme B2C décide de lancer une offre à destination des professionnels : ManoMano pro. Pour accompagner ce développement, une nouvelle levée de fonds auprès entre autres de ses investisseurs historiques est réalisée pour un montant de 110 millions d’euros. La même année, elle intègre le Next 40, sélection de 40 start-up françaises pouvant devenir des leaders technologiques mondiaux et bénéficiant d’un accompagnement des administrations et services publics.
En 2020 la croissance est au rendez-vous. La scale up récidive avec une 5ème levée de fonds de 125 millions d’euros. ManoMano compte fin 2020 près de 650 employés, 7 millions d’utilisateurs actifs, 1,2 milliard d’euros de volume d’affaires. La plateforme est présente en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Belgique, en Espagne et en Italie.
Les raisons d’un tel succès
Au moment de son lancement peu d’acteurs dans ce secteur pratiquaient de la vente en ligne et encore moins 100% en ligne. Le timing est souvent une des principales raisons du succès d’une startup. A l’époque des gros acteurs comme Leroy Merlin ou Castorama sont alors peu digitalisés.
La plateforme pure player a dès le début mis l’accent sur l’offre. Comme la plupart des marketplaces c’est l’offre qui va permettre d’attirer la demande. En 2021 la plateforme compte plus de 10 millions de références avec plus de 3 500 vendeurs. Face à des géants comme Amazon, la spécialisation est souvent à privilégier pour se démarquer. D’autant plus que ce marché est estimé à 400 milliards d’euros en Europe avec peu de concurrents et encore moins à ce niveau de spécialisation.
Bien sûr un travail important sur l’acquisition de la demande est important pour attirer l’offre. Comme l’indique Maxime de Baillon, responsable growth de ManoMano : “au début, personne ne nous connaissait, personne n’avait d’intention d’achat chez ManoMano et c’était indispensable de créer la demande pour avoir l’offre […] il y a une partie de notoriété qui est en train de se construire pour que ManoMano devienne une marque.” Une fois la machine enclenchée, on entre dans un cercle vertueux pour acquérir des nouveaux utilisateurs vendeurs et acheteurs.
La réussite d’une marketplace passe aussi par l’adéquation de la plateforme avec les besoins des clients. Ainsi, les dirigeants indiquent proposer plus de références, plus de conseils personnalisés et des prix moins chers afin de se différencier de la concurrence.
L’entreprise investit aussi beaucoup dans la techno notamment en développant en interne divers algorithmes sur-mesures adaptées à leurs besoins et ainsi ne pas dépendre de solutions tierces. Cela leur permet notamment d’exploiter au mieux leur grande quantité de données. ManoMano développe aussi ses propres outils logistiques (Mano Fulfillment) facilitant à leurs vendeurs l’accès à plusieurs marchés en Europe.
