La plateforme de rendez-vous médicaux, Doctolib, vient de finaliser une levée de fonds colossale qui lui permettra de prendre une plus grande envergure à moyen terme. En effet, déjà valorisée à 5,8 milliards d’euros, Doctolib a annoncé le 15 mars dernier avoir obtenu un financement de 500 millions d’euros en fonds propres et en dette lors d’un tour de table mené par les fonds d’investissement Eurazeo et Bpifrance. La startup compte ainsi recruter plus de 3 500 personnes et développer de nouvelles fonctionnalités.
Suite à la crise sanitaire, l’attractivité de Doctolib s’est trouvée considérablement dopée auprès de nombreuses personnes. « Nous avons réussi à développer des solutions dans l’urgence, que ce soit pour déployer massivement la téléconsultation dans les cabinets médicaux, le dépistage dans les laboratoires et, bien sûr, la vaccination », résume Arthur Thirion, directeur général de la startup française, également présente en Allemagne et en Italie.
Près de dix ans après sa création, Doctolib passe ainsi à la vitesse supérieure et franchit une étape importante dans sa croissance. Cette transaction a bien évidemment ravi le PDG et co-fondateur de la société, Stanislas Niox-Chateau, qui a notamment déclaré: « Cette opération reflète la confiance dans l’avenir de nos investisseurs historiques, Bpifrance et le fonds Eurazeo, qui ont majoritairement contribué à ce tour de table ». Il poursuit: « les financements que la startup vient de décrocher va nous permettre de renforcer nos actions au service des soignants et de l’accès aux soins pour tous. Nous allons également poursuivre nos engagements dans la formation et le développement de nos collaborateurs parce que nous essayons de créer un nouveau modèle d’entreprise ». Sur le plan politique, cette annonce a même fait réagir le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, qui a salué une réussite « totalement méritée » et souhaité au jeune dirigeant « dix ans de réussite en plus ».
De nombreuses nouveautés en vue sur Doctolib
Côté innovation, le PDG assure développer de nouveaux services pour les patients. Le partage d’ordonnances dématérialisées et une messagerie leur permettant d’échanger avec leurs médecins doivent voir le jour prochainement. Pour les professionnels de santé, Doctolib veut développer de nouveaux logiciels médicaux et administratifs et lancer dès cette année une messagerie sécurisée entre soignants.
On mise également sur la cybersécurité qui est devenue un pilier crucial des services de gestion en ligne. Déjà en 2021, Doctolib indiquait avoir doublé ses équipes dédiées à la cybersécurité. En janvier dernier, ils annonçaient le rachat de Tanker.io, une start-up française spécialisée dans le développement de solutions de chiffrement des données. Toujours dans le domaine de la sécurité des données, en novembre dernier, on signalait l’obtention des certifications HDS – Hébergeur de Données de Santé – et ISO 27001. Cette dernière permet de prouver que l’entreprise a évalué en détail ses actifs afin d’identifier les plus critiques, et qu’elle a déployé une série de mesures de sécurité adaptées visant à garantir leur protection. Ces mesures sont d’autant plus nécessaires que l’année dernière, la société s’était retrouvée au cœur d’un bad buzz concernant la sécurisation des données. Certaines informations envoyées par Doctolib vers les serveurs d’Amazon Web Services, utilisés pour héberger les données de santé des utilisateurs, n’étaient pas chiffrées et donc potentiellement accessibles par le gouvernement américain. Dès lors, l’objectif affiché est de parvenir à « redéfinir le secret médical en ligne ». Une condition absolue au développement des nouveaux services annoncés avec cette levée de fonds.
Doctolib, la succes story de la french tech
Née en 2013 à Paris, l’application a déjà séduit plus de 150 000 professionnels de santé qui paient entre 100 et 200 euros par mois. Certains médecins demeurent tout de même un peu réticents à utiliser Doctolib car ils craignent de devenir dépendants d’un service qui pourrait devenir plus cher un jour. Néanmoins, forcer de constater que cela leur coûte moins cher qu’une secrétaire. Cela leur permet aussi de développer des revenus grâce à des prises de rendez-vous facilement accessibles pour les patients et des rappels SMS pour pallier aux éventuels oublis. Signalons également que Doctolib a vu son audience exploser depuis la pandémie du COVID-19 où 81 millions de rendez-vous pour des vaccinations ont été pris en 2021 via la société.
Ainsi, le nom de la start-up est désormais familier à la quasi-totalité des Français. L’entreprise, dont la dernière levée de fonds remonte à 2020, figure désormais en tête des « licornes » françaises, ces jeunes entreprises de haute technologie valorisées à plus d’un milliard d’euros. En effet, évaluée à 5,8 milliards la start-up, elle passe devant Qonto, une entreprise de services financiers destinée aux entrepreneurs et petites entreprises, et la marketplace de produits reconditionnés Back Market.
